Transsibérien (11 - 14 septembre 2010)

Après notre festin, on se cale plus ou moins confortablement devant le tableau lumineux.
L'attente va être longue...Il est 21H30, et notre train N° 44 à destination de Khabarovsk part à 00H35.

Oui, l'attente est longue...
Même Lucien poireaute sur le quai.

Et, voilà, en route pour 4 jours de train.
C'est fou, 4 jours de train...
Mais qu'allons nous faire pendant 4 jours?
Et si on commençait par manger?

Dégustation d'une soupe de pâtes déshydratées, dans laquelle nous rajoutons seulement de l'eau bouillante depuis le samovar à bord du train (genre de cuve avec un robinet qui sert de bouilloire géante). L'eau bouillante est la base de tous les repas à bord. Les gens amènent leur thé, soupes et tout ce qui peut se consommer en n'ajoutant que de l'eau bouillante.

Mmmhhh tout ca pour nous, miam miam !!!
Puis on digère avec de bonnes parties de puissance 4. (Merci Yann, merci Solenn, super idée) !

Ok, maintenant que Fanny a perdu 4 fois de suite (même pas vrai !), et ne veux plus jouer, que faisons nous?
On joue au cartes. Ici, les cartes agissent comme un aimant. Autrement dit, dès que l'on sort le jeu, les gens s'approchent et nous parlent, s'intéressent, jouent avec nous. (malgré la langue, on a réussi à leur expliquer le 8 américain mais leur jeu, par contre, on a rien compris, ça n'avait pas de logique à nos yeux...)
On se trouve plein d'occupations (mp3, rédaction dans notre carnet de bord...). Surtout qu'il nous reste 3 jours et 18h de train...

Ah oui, niveau confort, vous allez vous rendre compte que l'on a pas payé cher...
C'est le moins que l'on puisse dire. Ici c'est 6 personnes dans un petit compartiment non fermé.
Ma couchette servait aussi de banc et table.
En fait dans le wagon nous étions 54...(9 compartiments de 6)
Nous étions les seuls étrangers à bord de ces wagons 3ème classe.
Ce sont les conditions de voyage utilisées par les Russes eux mêmes.
Comme disaient nos voisins de couchettes, nous sommes des "extreme tourists".
En même temps c'est ce que nous voulions, et c'est ce qui nous a plu... REAL RUSSIA!!!

Et voici notre train...
En voiture Fanny...Y'a encore de la route.

Haaaa oui, hey... Aujourd'hui c'est notre 11 !
Alors transsibérien ou pas, il faut que l'on se trouve un resto.
Ca tombe bien, 6 wagons plus loin, y'a un wagon restaurant.
Let's go !

Lucien était sur son 31.

Ce soir là, nous avons fait notre première rencontre.
Timur.
Un Ukrainien de 35 ans, ancien de la mafia, reconverti dans l'armée russe.
Il est actuellement officier en Tchétchénie...
Je ne sais pas ce qu'il y fait de beau ou moins beau, en tout cas il était super gentil et amical.
Il m'a offert son pendentif (croix orthodoxe) qu'il avait lui même reçu d'un prêtre dans un monastère.
Elle est censée apporter protection et paix.
On verra bien.

Bref, on a passé la soirée et une partie de la nuit avec lui et Sergueï (Un Russe d'Irkoutsk).
Super soirée.
Je crois qu'il y avait une soirée au même moment chez Mik et Lau pour son anniv.
On a beaucoup pensé à vous.

Le lendemain matin, (ou midi, car on ne sais pas quelle heure il est réellement ici : on passe notre temps à traverser des fuseaux horaires), petite séance de cuisine. Comme vous le savez, nous n'avons que de l'eau bouillante à bord, alors on se prépare ce que l'on peut.
Ce midi ce sera saumon (cuit à la chaleur de l'eau) avec pâtes déshydratées.Mmmhh, pas mal !

A Novossibirsk, un certain Sam Samir (?) nous rejoint.
Derrière sa grosse moustache et son air fermé, il est trop chou.
Il est conducteur de pelleteuse et travaille sur un projet de route en pleine Sibérie.
Nous avons fait un bras de fer, mais j'ai pas joué longtemps...
En tout cas, fort ou pas, il avait les larmes aux bords des yeux quand nous lui avons offert une tour Eiffel.
Nous avons du changer de sujet pour éviter les larmes, en tout cas il se trémoussait comme un taré sur de la musique folklorique russe à fond dans ses écouteurs toute la journée...trop fort !

Pendant ce temps, Fanny et Lucien se faisaient des potes aussi.
Ici une babouchka sibérienne trop mignonne.
Par contre elle se levait toutes les 5 minutes de jour comme de nuit pour aller cloper entre les wagons.
Un vrai pompier.
Trop chou.

Pleine nuit à Krasnoïarsk, notre provodnitsa (chef de wagon qui s'assurait du bon déroulement du voyage et de la propreté - relative - des lieux) nous conduit jusqu'au distributeur pour que nous retirions des sous.
La honte, je me suis promené en pyjama dans la gare !

Le lendemain, quelques heures avant notre arrivée à Irkoutsk, nous avons pu faire 2, 3 amplettes auprès des babouchkas locales, qui nous vendaient sur le quai leurs produits fait maison.
Trop authentique comme expérience.
Ne vous fiez pas aux gros beignets, ils sont fourrés au chou blanc.
Mais c'est bon quand même. Bien local en tout cas (tout le monde en achetait et Fanny a pensé que ce serait sucré à l'intérieur, comme chez nous quoi...et non !)

Sinon, au niveau du paysage, ça donne ça.
Des immensités vides.
La Russie c'est grand, on le savait.
Maintenant on en fait l'expérience...

Irkoutsk...
Un coucou à notre provodnitsa préférée qui nous a bien aidés durant ces 4 jours, qui finalement sont passés plus vite qu'on l'aurait imaginé.